L’intermittence
La situation des personnes salariées intermittentes du domaine des arts et de la culture se caractérise, en règle générale, par l’absence d’emplois durables et la fragmentation des périodes de travail en de nombreux contrats de courte durée avec des employeurs et employeuses différent·e·s. Ceci a notamment pour conséquence la multiplication des intervalles sans emploi et l’allongement du temps à consacrer à la recherche répétée de nouveaux emplois.
L’intermittence n’est pas un choix, mais la conséquence d’un secteur économique qui, malgré son dynamisme, ne comporte pratiquement pas d’emplois à plein temps et à durée indéterminée. Pour paraphraser une citation célèbre, «on ne naît pas intermittent, on le devient». On apprend un métier (comédien·ne, chorégraphe, monteureuse de film, éclairagiste, metteureuse en scène, photographe, graphiste, curateurice, chargé.e de production, etc.) et, par obligation, on devient intermittent.e. L’acceptation de cette forme parfois extrême d’instabilité, qui n’épargne pas les professionnel·le·s les plus reconnu·e·s et les plus actif·ive·s, témoigne d’un réel attachement à l’exercice de son métier.
En France
1936 est créé le régime salarié intermittent à employeurs et employeuses multiples pour les technicien·ne·s et cadres du cinéma. Ce régime est encouragé par les producteurices de cinéma qui à l’époque ne trouvaient pas de technicien.ne.s, souvent des artisan.e.s et des ouvrier.e.s dans diverses corporations (menuisier·e·s, peintres, décorateurices, ensemblier·e·s). Ceux et celles-ci préféraient travailler chez un patron en fixe avec une paye toute l’année, d’où la difficulté pour le cinéma de trouver des hommes et des femmes pour des périodes courtes et ponctuelles. Avec ce régime particulier, ils-elles pouvaient travailler pour des films quelques mois et le reste du temps une caisse leur donnait une indemnité pour continuer à vivre et surtout à être disponibles.
En 1969, les artistes interprètes sont intégré·e·s au régime intermittent, puis les technicien·ne·s du spectacle vivant.
FEEIG Fonds d’encouragement à l’emploi des salariée·s intermittent·e·s genevois·es
Afin d’encourager une dynamique à l’emploi et de limiter les périodes de chômage pour les intermittent.e.s du domaine des arts et de la culture, Action Intermittents* a créé un Fonds de soutien à l’emploi qui a soutenu financièrement l’emploi de centaines de professionnel.le.s Entre 2000 et 2008, 739 contrats ont été cofinancés (Ville et Cantons de Genève et Vaud) pour un valeur totale de 5,1 millions de francs, ce qui représente plus de 1700 mois de travail. Autant de périodes contractuelles durant lesquelles les intermittent.e.s n’ont pas eu à solliciter des indemnités auprès de l’assurance chômage.
Action Intermittence est liée par une convention Tripartite.
- la Ville de Genève – Département de la culture et de la transition numérique
- la République et Canton de Genève – Département de la cohésion sociale / Office cantonal de la culture et du sport
MENTION sur les affiches et autres documents édités en relation avec le projet : « Action Intermittence – Fonds d’encouragement à l’emploi des intermittent·e·s genevois·es (FEEIG) ». Veuillez nous contacter pour recevoir, si besoin, le logo en format eps.
Fonds jeunes pour les intermittent·e·s du domaine des arts et de la culture
Ce Fonds a été alimenté par la Loterie Romande en 2007 grâce un don unique. Il s’agissait d’une expérience pilote menée jusqu’en 2010 par Jean-Michel Cruchet au sein d’Action Intermittents*. Ce Fonds n’existe plus.
* En 2015 : Le nom Action Intermittents passe en épicène et devient Action Intermittence.